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un ticket pour l'enfer
31 mai 2012

Une nuit...

« Avale ce verre où je te fous dehors ! ». Voilà ce dont je me souviens à propos de cette soirée de janvier. Nolan me regarde en me disant : « je ne veux pas que tu partes, bois ton verre. » Mais il n’y pas eu qu’un verre… Et puis plus rien jusqu’au lendemain 11h. Nolan et son père était parti, j’ai couru sous la douche en voyant les bleus que j’avais aux jambes et aux bras… Je suis restée au moins une heure à me frotter aussi fort que j’ai pu en pleurant et en hurlant. Puis j’ai repris mes esprits. Je devais faire à manger pour ne pas que la situation empire et là sous le choc, en jetant un mouchoir à la poubelle, j’ai vu une plaquette vide de ses anti depresseurs. Alors que la boîte n’était même pas entamée la veille. Et alors j’ai compris. Il m’avait saoûlée, droguée et… violée…

J’ai compris ce jour-là qu’il était capable de tout… Et je m’enfonçais un peu plus dans mon silence, dans ma terreur… Parce que c’est bien le mot. J’étais terrorisée…

Quand il rentre, je ne dis rien malgré tout. Mais il ne supporte pas mon silence et se met à déverser un flot d’injures à mon encontre en me disant que cette nuit j’avais été une loque, une merde… Et quand alors j’ose lui dire que je ne me souviens plus de rien, qu’il ne sait pas ce qui a pu se passé il me répond le plus naturellement du monde : « tu te rappelles pas m’avoir appelé par un autre prénom que le mien ? ». Je quitte la pièce en pleurant. Il ne va pas oser. Après ce qu’il a fait, il ne va pas oser inventer une histoire pareille et me mettre ça encore sur le dos ? Et bien apparement si. Il me suit partout où je vais en m’insultant de tous les noms, en me disant que de toute façon j’étais comme son ex : une salope…

Nolan nous avait suivi et hurlait qu’il fallait qu’il arrête de crier après moi. Il s’est accroché à moi et m’a dit : « maman, t’en vas pas toi aussi ». Et là j’ai arrêté de pleurer, je l’ai regardé droit dans les yeux et je lui dis : « non bout de chou je ne t’abandonnerais pas ». Et il est devenu ma raison de vivre et de me battre. Je crois que c’est le fait qu’il m’appelle maman qui m’a touché le plus à ce moment-là, ce besoin de savoir que je ne le quitterais pas moi aussi. Et alors j’ai pensé qu’il avait du voir tout ce qu’avait enduré sa mère et revivre ça devait lui faire bien plus mal que je ne pouvais le penser. Revivre un abandon serait pour lui une cicatrice qui ne guérirais plus jamais… Alors je suis restée aussi longtemps que j’ai pu. A ce moment-là je ne savais pas encore que j’allais avoir une autre raison de me battre, une raison qui me ferait prendre conscience qu’il fallait que je parte de cet enfer… 

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