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un ticket pour l'enfer
31 mai 2012

Trois mois...

Fatigue, nausées… Je me suis mis à aller de plus en plus mal. Mais j’associais tout ce que je ressentais à la vie que je menais, au stress de ce quotidien… En avoir le cœur net, il fallait que je sois sûre qu’aucune autre raison ne me mettait dans un tel état.

Il part m’acheter un test de grossesse tout en me disant qu’il ne veut pas d’un batard. Que de toute façon il ne pourra jamais être sûr que c’est bien lui le père… J’encaisse… Une fois le test fait, le résultat n’est pas très significatif. Si il mettait une réponse négative, j’avais décidé de partir ; si c’était positif… Est-ce que j’avais le droit de priver mon enfant à venir de son père ? Le test s’est avéré être positif…

Trois mois après mon arrivée, je me retrouvais enceinte d’un être que je méprisais… Comment cela se pouvait-il et alors je me souvenais de cette nuit noire… Et c’est à ce moment que j’ai compris que je n’aurais rien du lui dire. J’aurais dû me sauver tant qu’il était encore temps. Parce qu’il avait un moyen de pression sur moi, et un de taille ! Et alors je pensais à la mère de Nolan. Est-ce que moi aussi il me forcerait à abandonner mon enfant ? Mais j’avais la réponse à cette question. Il pourrait me tuer, me faire vivre le pire cauchemar, jamais je ne partirais sans mon enfant…

A  cette annonce, en même temps, j’avais un espoir. Celui de vivre une acalmie due à mon état… Mais mon espoir fut de courte durée. Ce fut pire encore. Il me menaçait de me faire avorter de force, me poursuivait dans chaque pièce de la maison pour me faire prendre des crises de spasmophilie en me disant que de toute façon, je ne mènerais jamais ma grossesse à terme. Les rendez-vous en gynécologie étaient un supplice. Il faisait exprès de rentrer tard pour qu’on soit en retard au rendez-vous et la plupart du temps, la sage femme de garde était un homme. Dans ces moments-là, c’était encore pire… Il m’insultait en plein milieu de l’hôpital, me donnait des coups de pieds dans les chevilles parce qu’un homme allait me toucher… Je n’arrivais pas à croire tout ce qui m’arrivait… C’était tellement fou. Je m’était toujours dit que je ne ferais jamais partie de ces femmes… Et pourtant… Quand un homme vous tient par la peur, la violence et les menaces il est très difficile de partir… On sait qu’il nous retrouvera, on sait qu’il fera tout pour faire de notre vie sans lui un enfer encore pire que lorsqu’on était avec lui.

Quelques semaines après cette découverte, une période plus sereine se met pourtant en place… Parti à la gendarmerie pour des papiers, il ne revient pas… Une journée à l’attendre, ou plutôt à me demander s’il rentrera ou non… Et en début de soirée, il finit par rentré et en me retournant j’ai su que quelque chose n’allait pas. Son visage était blanc et ses yeux rouges. Et là il me dit : « c’est bon tu l’as ta raison pour partir ». Et il me tend une liasse de feuilles avec pour titre procès verbal… Une de ses ex avait porté plainte contre lui pour viol ! Elle avait déclaré qu’il l’avait fait boire et qu’il avait abusé d’elle ensuite sous la menace de se suicider car elle ne l’aimait pas assez pour coucher avec lui ! Je fixais sur lui des yeux ahuris quand je vis que la jeune femme en question était mineure à l’époque des faits.

Bien entendu, il a des explications pour ça aussi. C’est bien une mineure mais elle lui avait menti sur son âge. C’était une fille à problèmes qui sortait d’un foyer. Elle avait inventé toute cette histoire. C’est elle qui l’avait séduit, qui avait voulu boire ce soir-là… Je me souvenais alors de ce que j’avais vécu et j’ai compris que ce que cette fille avait décrit était bien la réalité, qu’il mentait encore.

Mais ce jour-là son comportement a radicalement changé. Il est devenu prévenant, attentionné… Mais quelques jours plus tard, sa véritable nature est revenu au triple galop. J’ai su à cet instant qu’il avait eu peur que je parte en apprenant ça et j’étais prête à le faire mais en voyant qu’il avait changé j’ai eu un dernier moment d’espoir, bien vite relégué aux oubliettes.

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